Ce ne sont pas les morts qui nous font le plus de mal Mais le chagrin de ceux qui restent. Les morts s?en foutent, eux. Ils se tirent, se font la malle
Allons au cinema, papa, Y r?voir tes guerres, Verdun, Okinawa, papa, Les berets verts, Sur des fauteuils qui vibrent Et qui nous massent Le cerveau et
Demain, des l'aube, a l'heure ou blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends, J'irai par la foret, j'irai par la montagne, Je
C?est pas parc?que tu as trois ou Quatre generations en tout, Bien empilees dans ta valise, Bien tatouees sous ta chemise, C?est parc?qu?e tu t?appelle
Renardeau, mon frangin, On est dans l?meme petrin, Cernes de chiens et de chasseurs, Renardeau, mon cousin, Je te tiendrai la main, La patt?e, jusqu?
Ma chienne vivait peinarde en somme Jusqu'au jour ou elle m'a choisi A la Societe Protectrice des Hommes. Au fond d'un immeuble moisi, Mes yeux imploraient
Qui fait les cent pas dans ta tete, Un carre de bitume froid Qui te rechauffe comme une fete, C'est un visage pale de morte Sur l'oreiller tache du vice
Toutes les femmes sont belles, Toutes les femmes sont tiedes, Toutes les femmes sont pacifiques, Toutes les femmes sont douces, Toutes les femmes sont
Un village, C?est la grande famille Ou les garcons et les filles Se marient a vingt ans. Un village, C?est chacun, sa chacune Car, a la pleine lune,
Une gare, Un hangar : Gar'e du Nord, Gar'e de Lyon, Gar'e Centrale, C'est un port, un'e prison, c'est les Halles... Mon ticket Pour ton quai Ou les gens
Ma mere, Pourquoi ne m?as-tu jamais donne Le calin chaud, le gros baiser Qui vient du fin fond des entrailles ? Pourquoi, d?un air paisible et doux,
Adolescent paume Qui saigne les vieillards Pour d'la menue monnaie, Quelques pauvres liards, Donne-leur donc, au lieu D'un coup de yatagan, Le p'tit